* Education : des parents d’élèves appellent à la reprise des cours
Ceci est une déclaration de l’Union nationale des associations des parents d’élèves du secondaire et du supérieur du Burkina Faso.
"Depuis quelques semaines, le Burkina Faso vit une crise scolaire et estudiantine, voire sociale, consécutive au décès dans des conditions non encore élucidées de notre enfant Justin Zongo . Au lieu que ce drame invite les uns et les autres au recueillement et à la retenue, il a malheureusement encore endeuillé d’autres familles lors des manifestations demandant justice pour Justin Zongo. Une justice qui, du reste, est un droit inaliénable reconnu par notre Loi fondamentale. Après les condoléances présentées aux familles éplorées à Koudougou par une délégation de l’Union nationale, nous saisissons encore l’occasion pour réitérer notre compassion à tous les parents qui ont perdu un membre lors des différentes manifestations des élèves et étudiants. Face à cette crise qui menace notre société dans ses fondements, les parents d’élèves ne peuvent rester indifférents et nous sommes interpellés par le développement de la violence dans notre pays, interpellés parce que les classes et les amphis sont toujours fermés, et inquiets face à cette situation de blocage. Ce faisant, réunis en assemblée générale extraordinaire le samedi 19 mars 2011 au Lycée Philippe Zinda Kaboré, et après un examen approfondi de la crise, l’ensemble des bureaux des parents d’élèves ont mis en place un comité ad hoc de résolution de crise avec pour principales missions : 1- Des rencontres avec l’ensemble des délégués des élèves et des étudiants autour de leurs préoccupations et revendications pour une synthèse à transmettre au gouvernement ; 2- Des rencontres avec les différents syndicats d’enseignants pour s’enquérir de leurs préoccupations ; 3- Une séance de travail avec le gouvernement autour des différentes préoccupations et revendications, des mesures prises pour la sortie de crise et des propositions du comité ad hoc pour des solutions pérennes ; 4- La publication de la présente déclaration sur la crise socio-scolaire et estudiantine. De ce qui précède, nous, parents d’élèves du public comme du privé, réunis en assemblée générale extraordinaire le samedi 19 mars 2011 au Lycée Philippe Zinda Kaboré, déplorons et interpellons vivement le gouvernement sur :
les morts à répétition de nos enfants ;
la fermeture répétée des classes, amphithéâtres et services sociaux des universités du Burkina ;
l’utilisation disproportionnée de la force devant souvent des enfants aux mains nues ;
la destruction des biens publics et privés quelle qu’en soit la raison. En conséquence, nous sollicitons du gouvernement :
une accélération dans le traitement des dossiers pendants ;
l’examen diligent des différentes plates-formes revendicatives des élèves et des étudiants d’une part et des enseignants d’autre part ;
le choix d’un jour de deuil national pour tous les enfants tombés lors des différentes manifestations ;
l’instauration d’un climat propice au dialogue ;
l’ouverture rapide des écoles et amphithéâtres.
En conclusion, nous, parents d’élèves, exprimons notre forte préoccupation face à ces crises qui portent les prémices d’une année blanche, semant les germes de destruction de notre système éducatif. Aussi sommes-nous en droit de tirer la sonnette d’alarme car, à l’évidence, nous serons collectivement perdants si nous ne nous appliquons pas ensemble à y trouver des solutions pérennes. Pour ce faire, nous avons invité le gouvernement à créer les conditions idoines de quiétude, de paix et de sécurité pour tous les citoyens en général, les élèves, étudiants et enseignants en particulier. La rencontre avec le gouvernement, en date du 23 mars 2011, nous a permis de constater la célérité avec laquelle les procédures ont été entamées. Nous avons été assurés des mesures et des actes concrets qui, incessamment, seront portés à la connaissance de la communauté éducative et du public. Nous demandons à nos enfants de savoir raison garder et de reprendre les chemins des temples du savoir dans le calme, la sérénité et le respect des biens publics et privés car aucun avenir ne saurait se construire dans la violence. En tout état de cause, l’Union nationale des associations des parents d’élèves du secondaire et du supérieur du Burkina Faso est disposée à jouer son rôle pour une résolution pacifique et rapide de la crise pour l’intérêt supérieur de ce pays que nous aimons tous. Aucun monument dédié aux martyrs, quels qu’en soient la beauté, le poids ou la hauteur, ne peut effacer la douleur des proches qui ont perdu des êtres chers. Remplaçons ces futurs monuments, ces futures journées de vérité, de réconciliation et de pardon, par le triomphe actuel de la raison, de la tolérance et de la préservation des vies humaines du présent. Que Dieu bénisse et protège le Burkina Faso."
Lien: http://www.lepays.bf/spip.php?article5016
vendredi 25 mars 2011
dimanche 20 mars 2011
Formation "élaboration et implantation de projet d'établissement" AFIDES_Québec au Burkina Faso 2009
Rapport des missions de formation sur le processus d’élaboration et d’implantation du projet d’établissement réalisées auprès des Chefs d’établissement scolaire du primaire au Burkina Faso et au Togo dans le cadre du « Programme d’appui aux systèmes éducatifs africains en gestion scolaire» du Ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports du Québec en collaboration avec le Ministère des Relations Internationales du Québec (Mesure 64)
Printemps 2009
Table des matières
1. Contexte préliminaire
2. Objectifs prioritaires
3. Mission Burkina Faso
a. Méthodologie
- Échantillon
- Outils
- Méthode
b. Formation des mentors
c. Formation des directions
d. Rencontre avec la Ministre de l’éducation de base et de l’alphabétisation, Madame Odile Bonkoungou
e. Recommandations
4. Mission Togo
a. Méthodologie
- Échantillon
- Outils
- Méthode
b. Formation des mentors
c. Formation des directions
d. Rencontre avec le Secrétaire général du Ministère des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation, représentant à la CONFEMEN, Monsieur Kudjoh
e. Recommandations
Conclusion
Annexes :
1. Agenda de la session au Burkina Faso
2. PDDEB avril 2007
3. Lettre de politique éducative juillet 2008
4. Discours d’ouverture du représentant du Ministère de l’Éducation de base et de l’alphabétisation du Burkina Faso
5. Discours et de clôture du représentant du Ministère de l’Éducation de base et de l’alphabétisation du Burkina Faso
6. Synthèse des évaluations des mentors et des participants Burkinabés
7. Agenda de la session au Togo
8. Répartition des mentors par région
9. Plan EPT en synthèse
10. Plan stratégique 2005-2015
11. Synthèse des évaluations des mentors et des participants Togolais
12. Lettre d’appui du Secrétaire général du Ministère des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Monsieur Kudjoh
1. Contexte préliminaire
Le premier volet de la mission qui a eu lieu en décembre 2008 a mis en évidence un certain nombre de besoins de formation par les directions des établissements scolaires considérées. Parmi ces besoins, les représentantes d’AFIDES-Québec ont retenu un thème qui permet d’englober plusieurs rôles que sont appelés à jouer les directions celui du processus d’élaboration et d’implantation d’un projet d’établissement.
Compte tenu que la mission qu’AFIDES-Québec s’est donnée est de travailler avec les gens de terrain, il fallait se trouver des représentants locaux qui seraient à la fois des antennes régionales et qui deviendraient en même temps des piliers comme mentors auprès de leurs collègues.
C’est la raison pour laquelle cette formation a été divisée en deux parties :
- La formation de mentors qui adapteraient le contenu de la formation au contexte local et seraient les animateurs des ateliers lors de ces formations.
- La formation des directions d’établissement scolaire au processus d’élaboration et d’implantation du projet appliquée à leur milieu respectif.
Le pays choisi a été, en priorité, le Burkina Faso où avait eu lieu le 1er volet, pays faisant également parti de ceux sélectionnés par la CONFEMEN pour recevoir de la formation à distance en gestion des systèmes éducatifs par l’Université Senghor.
La mesure 64 devait s’adresser à plusieurs pays, il fallait donc choisir parmi les sections qui avaient déposé des projets à l’AFIDES internationale et étaient donc prêtes à coopérer.
C’était le cas du Togo, membre du Conseil d’administration international. Monsieur Sama Gnaro avait en effet déposé un projet très bien monté auquel malheureusement l’AFIDES internationale n’avait pas les moyens de répondre malgré la situation dans ce pays. En effet, ce pays accusait un grand retard en matière de formation des enseignants puisque les écoles normales avaient été fermées faute de moyens financiers pendant près de dix ans d’autre part, on ne se préoccupait guère de gestion scolaire. Dans le cadre de l’EPT (Éducation pour tous), les autorités politiques semblaient maintenant prendre conscience des besoins évidents au niveau. De la formation autant des enseignants que de leurs cadres scolaires. Nous avons donc proposé cette formation pour les directions d’école à la section togolaise qui s’est montrée enthousiasmée de nous recevoir.
La rapidité, avec laquelle nous avons dû procéder, a quelque peu perturbé la mise en place des formations qui se sont finalement déroulées au Burkina Faso du 28 mars au 13 avril et au Togo du 29 avril au 10 mai. Les difficultés des calendriers respectifs ont fait en sorte que la session togolaise a été réduite de deux jours et donc plus intensive.
2. Objectifs prioritaires
Les objectifs prioritaires de ces deux missions étaient de former tout d'abord des mentors susceptibles de suivre et de soutenir des directions d'établissement primaire qui reçoivent la formation sur le processus d'élaboration et d'implantation du projet d'établissement. Ils auront ensuite pour mission d’encourager les directions à mettre en place des projets d'établissements dans leurs écoles, de les soutenir dans leur démarche et d’alimenter un réseau constitué par l’équipe qu’ils ont animé pendant la session.
Ces objectifs ont été atteints: 8 mentors burkinabés et 13 mentors togolais ont pu suivre de façon intensive une formation de trois jours sur le rôle du mentor. Chaque mentor était responsable d'une équipe de 5 à 7 directions d'établissement et procédait à l'application des exposés québécois au contexte de chaque établissement lors d'ateliers de mise en oeuvre.
La formation des directions d'établissement primaire a été systématique, elle a concerné 45 directions d’établissement primaire au Burkina Faso et 51 au Togo dont les directeurs d’établissement primaire, collégial et des proviseurs de lycée. Le schéma de la formation se présentait sous forme d’exposés théoriques suivis par un travail d’équipe puis retour en plénière pour la mise en commun. Dans les deux pays, les autorités ont appuyé les sessions de formation par la libération des directions pendant 5 à 7 jours selon le cas et nous ont assuré du suivi qu'elles entendent donner en terme d'accompagnement des directions après la formation.
Le résultat souhaité est que chaque direction puisse repartir dans son milieu avec un agenda et une démarche d’application dans son école, une liste de contacts à établir, une sensibilisation des membres de la communauté éducative de l’école que ce soit les enseignants, les parents, les élèves, les organismes communautaires, les ONG, les chefs de village, les municipalités, les entreprises locales, les commerces locaux, les inspecteurs et conseillers pédagogiques ainsi que les Directeurs Régionaux de l’éducation de Base et Directeurs Provinciaux de l’Éducation de Base dont dépend l’école. Il est souhaitable également que chacun ait pu se sentir concerné et conscientisé non seulement du besoin de partenariat mais aussi que la réussite dépend d’une foule d’éléments autre que le travail scolaire lui-même.
3. Mission Burkina Faso
Personnes-ressources : Danielle Rochon et Viviane Guignerat
La session avait été minutieusement préparée avec la section AFIDES-Burkina malgré les délais très courts grâce au dynamisme des cinq membres du bureau local en particulier celui de la présidente élue en décembre 2008, Madame Carole Bambara. Une rencontre préliminaire a eu lieu le dimanche 29 mars avec le bureau pour se mettre d’accord sur un certain nombre de points d’organisation pour les deux semaines à venir. Les responsabilités avaient été partagées par rotation entre les membres du bureau pour assurer une permanence en cas de besoins pendant les jours de formation (photocopies, monnaie, sandwiches etc.)
a. Méthodologie
• Échantillon
Pour le choix des mentors, nous avons formulé le souhait de nous adresser en premier lieu à des directions d’école ayant reçu plus de formations que les autres ou ayant un certain leadership afin de s’assurer que les mentors joueront leur rôle de mentors après la session et de garantir ainsi le succès quant au suivi à donner à cette formation. Huit personnes ont été choisies :
o Ky Karim, inspecteur au primaire, présent au 1er volet, a participé au séminaire de Carthage
o Batiana Yoma, proviseur, présent au 1er volet, a participé au séminaire de
Carthage, étudiant à la maîtrise à distance en gestion de l’éducation de l’Université Senghor
o Lucien Yamebo, proviseur, présent au 1er volet, a participé au séminaire de Carthage, étudiant à la maîtrise à distance en gestion de l’éducation de l’Université Senghor
o Maxime Compaoré, chercheur en éducation
o Kadissa Sawadogo, directrice d’un établissement culturel
o Haoua Koné, inspectrice
o Félix Compaoré, chercheur en éducation
o Carole Bambara, directrice d’un établissement privé primaire et secondaire et présidente d’AFIDES-Burkina
Les directions d’établissement ont été sélectionnées sur la base d’un à deux représentants membres d’AFIDES dans chacune des régions auxquels s’ajoutait une personne recommandée par les DREBA, directions régionales de l’enseignement de base. 50 directions du primaire ont été ainsi choisies et 45 se sont présentées. Les absents ont estimé le per dième accordé insuffisant par rapport aux frais encourus ou n’étaient pas disponibles et ne se sont pas faits remplacés. On a pu constater que toutes les directions ne sont pas de même niveau d’intérêt et de formation. Les établissements publiques et privés étaient représentés.
• Outils
Les outils de formation ont été bâtis grâce aux sources suivantes :
Amine Téhami, Le plan de réussite, Commission Scolaire Marguerite-Bourgeoys
CSQ, Le projet éducatif et le plan de réussite
D.Chalvin Méthodes et outils pédagogiques, ESF ed corrigée 1999
Extrait du Cap santé de l’Outaouais, L’animation d’un groupe
F.Vanoye, Hatier Travailler en groupe, 1976
Joanne Munn (Société GRICS), André Godin et Nicole Tardif, Gestion de l’établissement d’enseignement, Université de Sherbrooke, Colloque de l’AQPDE, Juin 2001
Michelyne Lortie-Paquette et Claude Paquette, Projet éducatif et plan de réussite / DRLLL c.
Ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports, Gouvernement du Québec Le plan de réussite,
Nicole Tardif, Danielle Larivière et Michel Boyer, Mon école, mon projet, notre réussite, Université de Sherbrooke 2004
Les formations reçues et l’expérience du terrain de chacune des deux personnes– ressources ont permis de concrétiser le processus et de le simplifier pour en faciliter la compréhension et l’application.
Les participants avaient en main un cahier de notes théoriques et un cahier de bord comprenant de nombreux tableaux synthèse pour le travail en ateliers.
Ces cahiers ont été retravaillés après la 1ère session afin de s’adapter au contexte. Ils seront revus de nouveau et enrichis s’il devait y avoir d’autres sessions suite à ces expérimentations africaines.
• Méthode
Le principe méthodologique retenu a été de partir des acquis et de travailler selon le socioconstructivisme. Un découpage de la théorie selon les étapes du processus était présentée sous forme d’exposés d’environ une heure, ponctués de nombreux exemples locaux grâce à Danielle Rochon qui a travaillé pendant 9 mois dans des écoles burkinabés, d’un maximum d’une heure suivi d’un atelier de compréhension et d’application au contexte et au vécu de chacun de 1 à 2 heures selon le cas. Chaque participant avait la chance de se référer à son contexte afin de se préparer à la démarche d’application lors du retour dans son milieu. Un ajustement du vocabulaire s'est fait automatiquement lors des ateliers pour fins de compréhension par exemple une analyse de situation d'un établissement est devenu un état des lieux.
Chaque journée débutait par le rapport synthèse de la plénière de la vieille suivi des questions d’éclaircissement. Ceci permettait non seulement aux participants d’arriver et aussi de se remettre au travail en fonction des éléments travaillés précédemment.
b. Formation des mentors
L’agenda préparé pour le Burkina Faso a été réajusté avec les mentors pour faire des journées continues moins fatigantes en raison de la chaleur en après-midi (± 42 o) malgré la ventilation et l’air conditionné soumis aux caprices du délestage, pour terminer aux environs de 14h30. L’agenda est présenté à l’annexe 1.
La formation s’est divisée en trois parties :
- Initiation au mentorat et à la relation d’aide
Un brainstorming a recentré les futurs mentors sur l’approche de relation d’aide du mentor, un peu difficile à jouer lorsqu’il s’agissait d’inspecteurs habitués à être dans un rapport plus directif et surtout porté sur le jugement. A la compréhension de la définition s’est ajoutée celle du rôle attendu à travers la formation soit d’animation des ateliers et ensuite suivi du réseau dans la démarche d’appropriation et d’application du processus.
- Le rôle d’animateur et les techniques d’animation
Des exercices pratiques ont aidé à mieux utiliser les techniques.
- Préparation des ateliers
L’ensemble des exposés a été passé en revue et le travail en atelier bien expliqué.
Suite à cette brève formation mais intensive, il a été décidé d’ajouter à l’agenda une rencontre systématique avec les mentors chaque fin de journée d’une part pour revoir le déroulement de la journée et faire des commentaires et d’autre part pour revoir le travail à faire le lendemain.
Les mentors ont été très réceptifs et très coopératifs. Ils ont tous été très présents dans leur équipe afin de soutenir la démarche des participants et de favoriser leur participation.
c. Formation des directions
Les 45 directions provenant des différentes régions se sont regroupées autour des mentors à raison de 5 à 6 par équipe. Certains ont souhaité se regrouper par région pour garder des liens de réseau alors que d’autres ont préféré se mélanger pour avoir des visions différentes, l’important étant le bon fonctionnement des équipes.
La première journée de formation a été dirigée par AFIDES-Burkina sur la présentation des textes burkinabés de référence afin de donner un sens au projet d’établissement et comprendre le lien avec les textes officiels que finalement peu de directions connaissaient. Les documents suivants ont été analysés : le Plan Décennal de Développement de l’Éducation de Base
(PEDDEB), Phase II (2008-2010) en annexe 2, la lettre de politique éducative en annexe 3, la Réforme du système éducatif, le décret No 2008-236, la Loi d’orientation de l’éducation No 013- 2007/AN ainsi que des informations très récentes obtenues par les inspecteurs lors d’une réunion. Les sources et lieux où les directions peuvent se procurer ces documents ont été précisés.
Le PDDEB contient entre autres beaucoup d’indicateurs tant au niveau des résultats des élèves selon les niveaux que sur la formation du personnel, des informations sur les infrastructures et les équipements. Un élément important a été retenu concernant le projet « écoles de qualité » (PEQ) qui ressemble beaucoup au projet d’établissement et qui ici nous citons le texte : « malheureusement tardent à démarrer car ils sont confondus avec des projets communautaires. Les acteurs terrains déplorent le manque de formation pour le montage de ce genre de projets. ». Il est donc prévu en page 39 du document des activités à venir :
- « Organisation d’une session de formation des enseignants sur les PEQ
- Soutien technique et financier des écoles pour la mise en oeuvre des PEQ
- Supervision des activités de mise en oeuvre des PEQ »
En plénière, les équipes ont fait les suggestions suivantes :
- Requérir l’avis des acteurs avant l’adoption des textes (inspecteurs, conseillers pédagogiques, enseignants, parents)
- Vulgariser les textes jusqu’à la base
- Sensibiliser les enseignants sur l’intérêt de l’appropriation des textes
- Former les directeurs et les adjoints sur la Réforme du système éducatif.
La compréhension du but de notre formation devenait évidente pour les participants déjà impliqués par leur présence et le lien direct avec une démarche soutenue par une volonté politique a crée l’étincelle nécessaire au démarrage du travail. Les échanges ont été fructueux.
Les quatre étapes du processus ont été travaillées de façon systématique, appuyées d’exemples concrets que chacun enrichissait avec son vécu :
- Analyse de situation ou état des lieux :
o Constats selon sept points importants et enjeux
o Regroupement selon les 4 axes de Madame Tardif
o Détermination des besoins prioritaires
o Rôles des directions à travers le processus (promoteur, planificateur /organisateur, animateur, superviseur et évaluateur)
- Projet éducatif
o Orientations
o Objectifs
- Plan de réussite
o Moyens
o Modes et modalités d’évaluation
_ Des objectifs
_ Des moyens
- Révision et reddition de compte
Il n’est pas toujours facile pour des directions pour lesquels les besoins des écoles sont criants de comprendre qu’il faut tout de même suivre un processus et surtout consulter la communauté à titre de partenaires du projet. Tout le long de la formation, il a fallu faire comprendre qu’un moyen n’est pas un besoin. Les ateliers se sont déroulés de façon intense et riche en discussion. Selon un rapport de plénière, «il ressort qu’à la lumière des éléments évoqués, des informations et des données recueillies, il apparaît clairement l’impérieuse nécessité d’agir en collaboration étroite avec l’ensemble des acteurs ayant au moins une responsabilité au sein de la communauté éducative. »
Finalement, en fin de session chacun avait choisi un exemple fictif et semblait comprendre le processus. L’ensemble des participants a exprimé sa satisfaction à travers des feuilles d’évaluation pour les mentors et une autre pour les directions dont vous trouverez la synthèse à l’annexe 6. Les participants ont compris pourquoi ils ne pouvaient retourner chez eux avec un projet d’établissement tout construit ni qu’ils allaient travailler seul dans leur bureau pour l’élaborer.
d. Rencontre avec la Ministre de l’enseignement de base et de l’alphabétisation, Madame Odile Bonkoungou
Lors des cérémonies d’ouverture et de clôture, la Ministre avait délégué un représentant de la DG du Ministère. . Il a relevé la pertinence de cette formation en la situant dans les objectifs du ministère. Les discours reflétaient les intentions politiques et les remerciements du ministère ce qui nous a conforté dans l’idée que cette formation sera soutenue par les autorités. (voir en annexe 4 et 5)
La rencontre avec Madame Bonkoungou a été très ouverte. Le projet de réhabilitation des « écoles de qualité » avec des écoles pilotes choisies parmi les écoles dont nous venions de former les directions nous a enthousiasmé. Elle nous a même demandé si AFIDES-Québec serait disposé à revenir faire cet accompagnement ce qui est un bon présage pour l’avenir des projets d’établissement dans ce pays.
e. Recommandations
Il faut noter que les valeurs du ministère ne sont pas inscrites dans un plan stratégique auquel les directions peuvent se référer et qu’aucune obligation n’est associée au processus d’élaboration du projet d’établissement. Considérant ces éléments, ce processus pourrait être adapté aux besoins du Burkina Faso en fonction des attentes ministérielles qui pourraient être précisées. Le fait d’avoir retenu la possibilité d’écoles pilotes permettrait justement d’adapter ce processus en réactivant les projets PEC.
Concernant la formation elle-même selon les évaluations, elle a été satisfaisante et appréciée cependant en 10 jours nous avons survolé le sujet. La formation au mentorat nécessiterait 5 jours pour être plus efficace et la formation des directions pourrait facilement durer 10 jours donc pour un total de trois semaines. En annexe 6, on retrouve la synthèse des évaluations exprimées par les participants et les mentors ainsi que les suggestions et commentaires.
L’accompagnement terrain n’a pas été considéré dans la subvention et c’est ce qu’a demandé la ministre même si des liens virtuels se maintiendront entre les mentors et l'équipe d'AFIDES-Québec. Des outils locaux devraient être construits et expérimentés. Les sections locales ont malgré tout, la responsabilité de rendre compte du suivi mais n’ont pas plus de formation que les autres pour juger de l’avancement des travaux.
La question des per dièmes a été l’objet de discussions qui a quelque peu perturbée le bon déroulement à certain moment. Les participants devraient être préparés à accepter ce que nous avons à offrir même s’ils ne couvrent pas entièrement les frais encourus.
Conclusion
Les sessions de formation se sont très bien déroulées dans des conditions matérielles très acceptables dans les deux pays. La majorité des participants a démontré une assez bonne compréhension du processus et surtout une très grande motivation à se former et à expérimenter la mise en place d’un projet d’établissement dans leur milieu.
Les besoins sont immenses et faire réaliser à des directions d’écoles qu’un projet d’établissement n’est pas un projet de recherche de financement, n’était pas évident. Il faut beaucoup de créativité, de sens de l’initiative, de leadership pour être capable de donner du sens à une démarche de mobilisation de la communauté avec les « moyens du bord ». Différents moyens selon les régions et les pays ont déjà été mis en place pour la réussite des élèves tels que le tutorat en lecture, des cours d’appoint en grammaire, des concours de lecture, de la formation continue des enseignants etc. Cependant, il manquait les outils pour mieux identifier les véritables problèmes liés à la réussite scolaire et pour établir un plan d’action cohérent afin de mieux conjuguer leurs efforts. Ces outils leur ont été fournis, il leur reste à les adapter et à les utiliser adéquatement.
Il est souhaitable que ce mouvement de formation terrain amorcé par AFIDES-Québec puisse se poursuivre pour continuer à semer comme le disent si bien nos collègues Togolais. Nous espérons sincèrement que ces premières formations fassent tache d’huile, répondent à un besoin de premier niveau dans les écoles de ces deux pays et que les autorités politiques poursuivent leur soutien à de telles projets pour l’amélioration de la réussite de tous les enfants.
AFIDES-QUÉBEC se joint aux deux sections africaines d’AFIDES pour remercier le
Ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports du Québec et le Ministère des Relations Internationales qui ont subventionné ces deux missions ainsi que le Ministère de l’Éducation de base et de l’Alphabétisation du Burkina Faso et le Ministère des Enseignements primaire, secondaire et de l’Alphabétisation du Togo qui ont permis à des directions d’établissement scolaire d’être libérées pour suivre cette formation sur le processus d’élaboration et d’implantation du projet d’établissement.
Printemps 2009
Table des matières
1. Contexte préliminaire
2. Objectifs prioritaires
3. Mission Burkina Faso
a. Méthodologie
- Échantillon
- Outils
- Méthode
b. Formation des mentors
c. Formation des directions
d. Rencontre avec la Ministre de l’éducation de base et de l’alphabétisation, Madame Odile Bonkoungou
e. Recommandations
4. Mission Togo
a. Méthodologie
- Échantillon
- Outils
- Méthode
b. Formation des mentors
c. Formation des directions
d. Rencontre avec le Secrétaire général du Ministère des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation, représentant à la CONFEMEN, Monsieur Kudjoh
e. Recommandations
Conclusion
Annexes :
1. Agenda de la session au Burkina Faso
2. PDDEB avril 2007
3. Lettre de politique éducative juillet 2008
4. Discours d’ouverture du représentant du Ministère de l’Éducation de base et de l’alphabétisation du Burkina Faso
5. Discours et de clôture du représentant du Ministère de l’Éducation de base et de l’alphabétisation du Burkina Faso
6. Synthèse des évaluations des mentors et des participants Burkinabés
7. Agenda de la session au Togo
8. Répartition des mentors par région
9. Plan EPT en synthèse
10. Plan stratégique 2005-2015
11. Synthèse des évaluations des mentors et des participants Togolais
12. Lettre d’appui du Secrétaire général du Ministère des enseignements primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Monsieur Kudjoh
1. Contexte préliminaire
Le premier volet de la mission qui a eu lieu en décembre 2008 a mis en évidence un certain nombre de besoins de formation par les directions des établissements scolaires considérées. Parmi ces besoins, les représentantes d’AFIDES-Québec ont retenu un thème qui permet d’englober plusieurs rôles que sont appelés à jouer les directions celui du processus d’élaboration et d’implantation d’un projet d’établissement.
Compte tenu que la mission qu’AFIDES-Québec s’est donnée est de travailler avec les gens de terrain, il fallait se trouver des représentants locaux qui seraient à la fois des antennes régionales et qui deviendraient en même temps des piliers comme mentors auprès de leurs collègues.
C’est la raison pour laquelle cette formation a été divisée en deux parties :
- La formation de mentors qui adapteraient le contenu de la formation au contexte local et seraient les animateurs des ateliers lors de ces formations.
- La formation des directions d’établissement scolaire au processus d’élaboration et d’implantation du projet appliquée à leur milieu respectif.
Le pays choisi a été, en priorité, le Burkina Faso où avait eu lieu le 1er volet, pays faisant également parti de ceux sélectionnés par la CONFEMEN pour recevoir de la formation à distance en gestion des systèmes éducatifs par l’Université Senghor.
La mesure 64 devait s’adresser à plusieurs pays, il fallait donc choisir parmi les sections qui avaient déposé des projets à l’AFIDES internationale et étaient donc prêtes à coopérer.
C’était le cas du Togo, membre du Conseil d’administration international. Monsieur Sama Gnaro avait en effet déposé un projet très bien monté auquel malheureusement l’AFIDES internationale n’avait pas les moyens de répondre malgré la situation dans ce pays. En effet, ce pays accusait un grand retard en matière de formation des enseignants puisque les écoles normales avaient été fermées faute de moyens financiers pendant près de dix ans d’autre part, on ne se préoccupait guère de gestion scolaire. Dans le cadre de l’EPT (Éducation pour tous), les autorités politiques semblaient maintenant prendre conscience des besoins évidents au niveau. De la formation autant des enseignants que de leurs cadres scolaires. Nous avons donc proposé cette formation pour les directions d’école à la section togolaise qui s’est montrée enthousiasmée de nous recevoir.
La rapidité, avec laquelle nous avons dû procéder, a quelque peu perturbé la mise en place des formations qui se sont finalement déroulées au Burkina Faso du 28 mars au 13 avril et au Togo du 29 avril au 10 mai. Les difficultés des calendriers respectifs ont fait en sorte que la session togolaise a été réduite de deux jours et donc plus intensive.
2. Objectifs prioritaires
Les objectifs prioritaires de ces deux missions étaient de former tout d'abord des mentors susceptibles de suivre et de soutenir des directions d'établissement primaire qui reçoivent la formation sur le processus d'élaboration et d'implantation du projet d'établissement. Ils auront ensuite pour mission d’encourager les directions à mettre en place des projets d'établissements dans leurs écoles, de les soutenir dans leur démarche et d’alimenter un réseau constitué par l’équipe qu’ils ont animé pendant la session.
Ces objectifs ont été atteints: 8 mentors burkinabés et 13 mentors togolais ont pu suivre de façon intensive une formation de trois jours sur le rôle du mentor. Chaque mentor était responsable d'une équipe de 5 à 7 directions d'établissement et procédait à l'application des exposés québécois au contexte de chaque établissement lors d'ateliers de mise en oeuvre.
La formation des directions d'établissement primaire a été systématique, elle a concerné 45 directions d’établissement primaire au Burkina Faso et 51 au Togo dont les directeurs d’établissement primaire, collégial et des proviseurs de lycée. Le schéma de la formation se présentait sous forme d’exposés théoriques suivis par un travail d’équipe puis retour en plénière pour la mise en commun. Dans les deux pays, les autorités ont appuyé les sessions de formation par la libération des directions pendant 5 à 7 jours selon le cas et nous ont assuré du suivi qu'elles entendent donner en terme d'accompagnement des directions après la formation.
Le résultat souhaité est que chaque direction puisse repartir dans son milieu avec un agenda et une démarche d’application dans son école, une liste de contacts à établir, une sensibilisation des membres de la communauté éducative de l’école que ce soit les enseignants, les parents, les élèves, les organismes communautaires, les ONG, les chefs de village, les municipalités, les entreprises locales, les commerces locaux, les inspecteurs et conseillers pédagogiques ainsi que les Directeurs Régionaux de l’éducation de Base et Directeurs Provinciaux de l’Éducation de Base dont dépend l’école. Il est souhaitable également que chacun ait pu se sentir concerné et conscientisé non seulement du besoin de partenariat mais aussi que la réussite dépend d’une foule d’éléments autre que le travail scolaire lui-même.
3. Mission Burkina Faso
Personnes-ressources : Danielle Rochon et Viviane Guignerat
La session avait été minutieusement préparée avec la section AFIDES-Burkina malgré les délais très courts grâce au dynamisme des cinq membres du bureau local en particulier celui de la présidente élue en décembre 2008, Madame Carole Bambara. Une rencontre préliminaire a eu lieu le dimanche 29 mars avec le bureau pour se mettre d’accord sur un certain nombre de points d’organisation pour les deux semaines à venir. Les responsabilités avaient été partagées par rotation entre les membres du bureau pour assurer une permanence en cas de besoins pendant les jours de formation (photocopies, monnaie, sandwiches etc.)
a. Méthodologie
• Échantillon
Pour le choix des mentors, nous avons formulé le souhait de nous adresser en premier lieu à des directions d’école ayant reçu plus de formations que les autres ou ayant un certain leadership afin de s’assurer que les mentors joueront leur rôle de mentors après la session et de garantir ainsi le succès quant au suivi à donner à cette formation. Huit personnes ont été choisies :
o Ky Karim, inspecteur au primaire, présent au 1er volet, a participé au séminaire de Carthage
o Batiana Yoma, proviseur, présent au 1er volet, a participé au séminaire de
Carthage, étudiant à la maîtrise à distance en gestion de l’éducation de l’Université Senghor
o Lucien Yamebo, proviseur, présent au 1er volet, a participé au séminaire de Carthage, étudiant à la maîtrise à distance en gestion de l’éducation de l’Université Senghor
o Maxime Compaoré, chercheur en éducation
o Kadissa Sawadogo, directrice d’un établissement culturel
o Haoua Koné, inspectrice
o Félix Compaoré, chercheur en éducation
o Carole Bambara, directrice d’un établissement privé primaire et secondaire et présidente d’AFIDES-Burkina
Les directions d’établissement ont été sélectionnées sur la base d’un à deux représentants membres d’AFIDES dans chacune des régions auxquels s’ajoutait une personne recommandée par les DREBA, directions régionales de l’enseignement de base. 50 directions du primaire ont été ainsi choisies et 45 se sont présentées. Les absents ont estimé le per dième accordé insuffisant par rapport aux frais encourus ou n’étaient pas disponibles et ne se sont pas faits remplacés. On a pu constater que toutes les directions ne sont pas de même niveau d’intérêt et de formation. Les établissements publiques et privés étaient représentés.
• Outils
Les outils de formation ont été bâtis grâce aux sources suivantes :
Amine Téhami, Le plan de réussite, Commission Scolaire Marguerite-Bourgeoys
CSQ, Le projet éducatif et le plan de réussite
D.Chalvin Méthodes et outils pédagogiques, ESF ed corrigée 1999
Extrait du Cap santé de l’Outaouais, L’animation d’un groupe
F.Vanoye, Hatier Travailler en groupe, 1976
Joanne Munn (Société GRICS), André Godin et Nicole Tardif, Gestion de l’établissement d’enseignement, Université de Sherbrooke, Colloque de l’AQPDE, Juin 2001
Michelyne Lortie-Paquette et Claude Paquette, Projet éducatif et plan de réussite / DRLLL c.
Ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports, Gouvernement du Québec Le plan de réussite,
Nicole Tardif, Danielle Larivière et Michel Boyer, Mon école, mon projet, notre réussite, Université de Sherbrooke 2004
Les formations reçues et l’expérience du terrain de chacune des deux personnes– ressources ont permis de concrétiser le processus et de le simplifier pour en faciliter la compréhension et l’application.
Les participants avaient en main un cahier de notes théoriques et un cahier de bord comprenant de nombreux tableaux synthèse pour le travail en ateliers.
Ces cahiers ont été retravaillés après la 1ère session afin de s’adapter au contexte. Ils seront revus de nouveau et enrichis s’il devait y avoir d’autres sessions suite à ces expérimentations africaines.
• Méthode
Le principe méthodologique retenu a été de partir des acquis et de travailler selon le socioconstructivisme. Un découpage de la théorie selon les étapes du processus était présentée sous forme d’exposés d’environ une heure, ponctués de nombreux exemples locaux grâce à Danielle Rochon qui a travaillé pendant 9 mois dans des écoles burkinabés, d’un maximum d’une heure suivi d’un atelier de compréhension et d’application au contexte et au vécu de chacun de 1 à 2 heures selon le cas. Chaque participant avait la chance de se référer à son contexte afin de se préparer à la démarche d’application lors du retour dans son milieu. Un ajustement du vocabulaire s'est fait automatiquement lors des ateliers pour fins de compréhension par exemple une analyse de situation d'un établissement est devenu un état des lieux.
Chaque journée débutait par le rapport synthèse de la plénière de la vieille suivi des questions d’éclaircissement. Ceci permettait non seulement aux participants d’arriver et aussi de se remettre au travail en fonction des éléments travaillés précédemment.
b. Formation des mentors
L’agenda préparé pour le Burkina Faso a été réajusté avec les mentors pour faire des journées continues moins fatigantes en raison de la chaleur en après-midi (± 42 o) malgré la ventilation et l’air conditionné soumis aux caprices du délestage, pour terminer aux environs de 14h30. L’agenda est présenté à l’annexe 1.
La formation s’est divisée en trois parties :
- Initiation au mentorat et à la relation d’aide
Un brainstorming a recentré les futurs mentors sur l’approche de relation d’aide du mentor, un peu difficile à jouer lorsqu’il s’agissait d’inspecteurs habitués à être dans un rapport plus directif et surtout porté sur le jugement. A la compréhension de la définition s’est ajoutée celle du rôle attendu à travers la formation soit d’animation des ateliers et ensuite suivi du réseau dans la démarche d’appropriation et d’application du processus.
- Le rôle d’animateur et les techniques d’animation
Des exercices pratiques ont aidé à mieux utiliser les techniques.
- Préparation des ateliers
L’ensemble des exposés a été passé en revue et le travail en atelier bien expliqué.
Suite à cette brève formation mais intensive, il a été décidé d’ajouter à l’agenda une rencontre systématique avec les mentors chaque fin de journée d’une part pour revoir le déroulement de la journée et faire des commentaires et d’autre part pour revoir le travail à faire le lendemain.
Les mentors ont été très réceptifs et très coopératifs. Ils ont tous été très présents dans leur équipe afin de soutenir la démarche des participants et de favoriser leur participation.
c. Formation des directions
Les 45 directions provenant des différentes régions se sont regroupées autour des mentors à raison de 5 à 6 par équipe. Certains ont souhaité se regrouper par région pour garder des liens de réseau alors que d’autres ont préféré se mélanger pour avoir des visions différentes, l’important étant le bon fonctionnement des équipes.
La première journée de formation a été dirigée par AFIDES-Burkina sur la présentation des textes burkinabés de référence afin de donner un sens au projet d’établissement et comprendre le lien avec les textes officiels que finalement peu de directions connaissaient. Les documents suivants ont été analysés : le Plan Décennal de Développement de l’Éducation de Base
(PEDDEB), Phase II (2008-2010) en annexe 2, la lettre de politique éducative en annexe 3, la Réforme du système éducatif, le décret No 2008-236, la Loi d’orientation de l’éducation No 013- 2007/AN ainsi que des informations très récentes obtenues par les inspecteurs lors d’une réunion. Les sources et lieux où les directions peuvent se procurer ces documents ont été précisés.
Le PDDEB contient entre autres beaucoup d’indicateurs tant au niveau des résultats des élèves selon les niveaux que sur la formation du personnel, des informations sur les infrastructures et les équipements. Un élément important a été retenu concernant le projet « écoles de qualité » (PEQ) qui ressemble beaucoup au projet d’établissement et qui ici nous citons le texte : « malheureusement tardent à démarrer car ils sont confondus avec des projets communautaires. Les acteurs terrains déplorent le manque de formation pour le montage de ce genre de projets. ». Il est donc prévu en page 39 du document des activités à venir :
- « Organisation d’une session de formation des enseignants sur les PEQ
- Soutien technique et financier des écoles pour la mise en oeuvre des PEQ
- Supervision des activités de mise en oeuvre des PEQ »
En plénière, les équipes ont fait les suggestions suivantes :
- Requérir l’avis des acteurs avant l’adoption des textes (inspecteurs, conseillers pédagogiques, enseignants, parents)
- Vulgariser les textes jusqu’à la base
- Sensibiliser les enseignants sur l’intérêt de l’appropriation des textes
- Former les directeurs et les adjoints sur la Réforme du système éducatif.
La compréhension du but de notre formation devenait évidente pour les participants déjà impliqués par leur présence et le lien direct avec une démarche soutenue par une volonté politique a crée l’étincelle nécessaire au démarrage du travail. Les échanges ont été fructueux.
Les quatre étapes du processus ont été travaillées de façon systématique, appuyées d’exemples concrets que chacun enrichissait avec son vécu :
- Analyse de situation ou état des lieux :
o Constats selon sept points importants et enjeux
o Regroupement selon les 4 axes de Madame Tardif
o Détermination des besoins prioritaires
o Rôles des directions à travers le processus (promoteur, planificateur /organisateur, animateur, superviseur et évaluateur)
- Projet éducatif
o Orientations
o Objectifs
- Plan de réussite
o Moyens
o Modes et modalités d’évaluation
_ Des objectifs
_ Des moyens
- Révision et reddition de compte
Il n’est pas toujours facile pour des directions pour lesquels les besoins des écoles sont criants de comprendre qu’il faut tout de même suivre un processus et surtout consulter la communauté à titre de partenaires du projet. Tout le long de la formation, il a fallu faire comprendre qu’un moyen n’est pas un besoin. Les ateliers se sont déroulés de façon intense et riche en discussion. Selon un rapport de plénière, «il ressort qu’à la lumière des éléments évoqués, des informations et des données recueillies, il apparaît clairement l’impérieuse nécessité d’agir en collaboration étroite avec l’ensemble des acteurs ayant au moins une responsabilité au sein de la communauté éducative. »
Finalement, en fin de session chacun avait choisi un exemple fictif et semblait comprendre le processus. L’ensemble des participants a exprimé sa satisfaction à travers des feuilles d’évaluation pour les mentors et une autre pour les directions dont vous trouverez la synthèse à l’annexe 6. Les participants ont compris pourquoi ils ne pouvaient retourner chez eux avec un projet d’établissement tout construit ni qu’ils allaient travailler seul dans leur bureau pour l’élaborer.
d. Rencontre avec la Ministre de l’enseignement de base et de l’alphabétisation, Madame Odile Bonkoungou
Lors des cérémonies d’ouverture et de clôture, la Ministre avait délégué un représentant de la DG du Ministère. . Il a relevé la pertinence de cette formation en la situant dans les objectifs du ministère. Les discours reflétaient les intentions politiques et les remerciements du ministère ce qui nous a conforté dans l’idée que cette formation sera soutenue par les autorités. (voir en annexe 4 et 5)
La rencontre avec Madame Bonkoungou a été très ouverte. Le projet de réhabilitation des « écoles de qualité » avec des écoles pilotes choisies parmi les écoles dont nous venions de former les directions nous a enthousiasmé. Elle nous a même demandé si AFIDES-Québec serait disposé à revenir faire cet accompagnement ce qui est un bon présage pour l’avenir des projets d’établissement dans ce pays.
e. Recommandations
Il faut noter que les valeurs du ministère ne sont pas inscrites dans un plan stratégique auquel les directions peuvent se référer et qu’aucune obligation n’est associée au processus d’élaboration du projet d’établissement. Considérant ces éléments, ce processus pourrait être adapté aux besoins du Burkina Faso en fonction des attentes ministérielles qui pourraient être précisées. Le fait d’avoir retenu la possibilité d’écoles pilotes permettrait justement d’adapter ce processus en réactivant les projets PEC.
Concernant la formation elle-même selon les évaluations, elle a été satisfaisante et appréciée cependant en 10 jours nous avons survolé le sujet. La formation au mentorat nécessiterait 5 jours pour être plus efficace et la formation des directions pourrait facilement durer 10 jours donc pour un total de trois semaines. En annexe 6, on retrouve la synthèse des évaluations exprimées par les participants et les mentors ainsi que les suggestions et commentaires.
L’accompagnement terrain n’a pas été considéré dans la subvention et c’est ce qu’a demandé la ministre même si des liens virtuels se maintiendront entre les mentors et l'équipe d'AFIDES-Québec. Des outils locaux devraient être construits et expérimentés. Les sections locales ont malgré tout, la responsabilité de rendre compte du suivi mais n’ont pas plus de formation que les autres pour juger de l’avancement des travaux.
La question des per dièmes a été l’objet de discussions qui a quelque peu perturbée le bon déroulement à certain moment. Les participants devraient être préparés à accepter ce que nous avons à offrir même s’ils ne couvrent pas entièrement les frais encourus.
Conclusion
Les sessions de formation se sont très bien déroulées dans des conditions matérielles très acceptables dans les deux pays. La majorité des participants a démontré une assez bonne compréhension du processus et surtout une très grande motivation à se former et à expérimenter la mise en place d’un projet d’établissement dans leur milieu.
Les besoins sont immenses et faire réaliser à des directions d’écoles qu’un projet d’établissement n’est pas un projet de recherche de financement, n’était pas évident. Il faut beaucoup de créativité, de sens de l’initiative, de leadership pour être capable de donner du sens à une démarche de mobilisation de la communauté avec les « moyens du bord ». Différents moyens selon les régions et les pays ont déjà été mis en place pour la réussite des élèves tels que le tutorat en lecture, des cours d’appoint en grammaire, des concours de lecture, de la formation continue des enseignants etc. Cependant, il manquait les outils pour mieux identifier les véritables problèmes liés à la réussite scolaire et pour établir un plan d’action cohérent afin de mieux conjuguer leurs efforts. Ces outils leur ont été fournis, il leur reste à les adapter et à les utiliser adéquatement.
Il est souhaitable que ce mouvement de formation terrain amorcé par AFIDES-Québec puisse se poursuivre pour continuer à semer comme le disent si bien nos collègues Togolais. Nous espérons sincèrement que ces premières formations fassent tache d’huile, répondent à un besoin de premier niveau dans les écoles de ces deux pays et que les autorités politiques poursuivent leur soutien à de telles projets pour l’amélioration de la réussite de tous les enfants.
AFIDES-QUÉBEC se joint aux deux sections africaines d’AFIDES pour remercier le
Ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports du Québec et le Ministère des Relations Internationales qui ont subventionné ces deux missions ainsi que le Ministère de l’Éducation de base et de l’Alphabétisation du Burkina Faso et le Ministère des Enseignements primaire, secondaire et de l’Alphabétisation du Togo qui ont permis à des directions d’établissement scolaire d’être libérées pour suivre cette formation sur le processus d’élaboration et d’implantation du projet d’établissement.
jeudi 17 mars 2011
Bienvenue
Grâce à une formation de pointe à distance dispensée par l'Université Senghor d'Alexandrie j'ai pu acquérir des compétences élevées dans la pratique des TIC. Ce blog me servira pour la promotion des idées et des bonnes pratiques en matière de gestion des systèmes éducatifs en général et de celui du Burkina Faso en particulier.
Selon l'UNESCO, 2004, TIC en Éducation: un programme d'enseignement et un cadre pour la formation continue des enseignants, " Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont, en peu de temps, devenues l’un des piliers de la société moderne. Aujourd’hui, de nombreux pays considèrent la compréhension de ces technologies et la maîtrise de leurs principaux concepts et savoir-faire comme partie intégrante de l’éducation de base, au même titre que la lecture, l’écriture et le calcul."
Je souhaite partager ma passion et ma profession avec tous les acteurs du monde de l'éducation afin de contribuer aux besoins d'innovations et de changements indispensables qui constituent le caractère dynamique du monde éducatif.
Yoma
Selon l'UNESCO, 2004, TIC en Éducation: un programme d'enseignement et un cadre pour la formation continue des enseignants, " Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont, en peu de temps, devenues l’un des piliers de la société moderne. Aujourd’hui, de nombreux pays considèrent la compréhension de ces technologies et la maîtrise de leurs principaux concepts et savoir-faire comme partie intégrante de l’éducation de base, au même titre que la lecture, l’écriture et le calcul."
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